L'homme - salut ou épine de la création
Martin SteinertFrançois Schwamborn
Un travail de processus artistique sur l'avenir de la terre
À l'occasion des jeux de la Passion 2020 à Auersmacher, le sculpteur Martin Steinert et l'artiste de la lumière François Schwamborn ont réagi sous le titre : « L'homme - salut ou épine de la création » au symbole de la couronne d'épines comme instrument de la souffrance de Jésus-Christ dans le contexte du chaos éthique et écologique actuel de l'ordre mondial.
Dans l'espace de l'église, semblant flotter au-dessus du chœur, lieu de la consécration, Martin Steinert a créé, après des semaines de travail, une citation surdimensionnée d'une couronne d'épines à partir d'innombrables baguettes provenant de bois régionaux. Cette « couronne d'épines de l'humanité » en bois n'agit toutefois pas seule, elle devient la surface de projection d'une installation lumineuse de l'artiste de la lumière François Schwamborn. Pour l'artiste, il s'agit de briser la vision myope et unidimensionnelle. À la recherche de ce qui est salutaire, il passe littéralement au crible le système de la « couronne humaine » de Martin Steinert et se heurte à des contradictions. Un prologue du commissaire d'exposition Peter Michael Lupp ouvre l'œuvre.
Une vidéo de l'installation lumineuse permet de se faire une idée de l'œuvre.
L'œuvre aborde le thème d'une communauté mondiale humaine qui se perçoit manifestement ou subtilement comme le « couronnement » de la création et qui, par un geste d'arrogance envers la nature, dessèche les bases de la vie des générations futures. Le processus artistique tente de visualiser, à l'aide du langage de l'art, la dualité/polarité du fondement actuel de l'éthique mondiale et l'impuissance apparente qu'il suscite.
La scène principale est l'église catholique Maria Heimsuchung à Auersmacher. Sur place, au-dessus du chœur de l'église, une citation d'une couronne d'épines en bois et en lumière correspond à des contenus de la Passion du Christ et au credo de Laudato si' du pape François. Un discours public sur les piliers d'un développement durable de notre espace de vie accompagne le processus. Une autre scène de l'œuvre orientée vers le processus est le site culturel de la chapelle de Wintringen voisin, situé dans la ferme de Wintringer.
L'image d'une couronne d'épines qui entoure notre globe terrestre et qui, avec ses épines qui repoussent sans cesse, blesse et saigne notre espace vital avec ses trésors uniques, s'est ancrée en moi comme une métaphore de l'état de notre globe terrestre. La transposition de cette image dans mon travail en plusieurs parties ne doit toutefois pas être comprise comme un requiem pour un être vivant mourant, mais comme un appel à une nouvelle appréciation de notre planète et de ses ressources. L'art de la lumière utilisé pour l'installation dans l'église d'Auersmacher peut symboliser les lueurs d'espoir vacillantes qui ne sont pas encore totalement éteintes.
Le sculpteur Martin Steinert s'exprime sur les motivations de ses contributions artistiques
L'œuvre se présente comme un travail de processus en plusieurs étapes, dans lequel les spectateurs sont impliqués :
1. lieu principal
Église catholique Maria Heimsuchung Auersmacher jusqu'au 1er juin 2020
Ouverture : 14 février 2020, 19h
2. lieu principal
Site culturel de la chapelle de Wintringen
per annum MMXIX - MMXX
Transformation
Après l'achèvement de la phase de projet à Auersmacher, il est prévu de transformer la couronne d'épines en un globe terrestre symbolique à partir de juin 2020, qui sera exposé dans la ferme de Wintringen, à la chapelle de Wintringen, un site culturel. Ce processus illustre le changement à venir de l'éthique et de l'écologie au sein de l'humanité, sans lequel elle n'aura pas d'avenir. S'asseoir et ne rien faire serait trop pour notre planète : Il n'y a jamais eu autant de pollutions que maintenant et donc jamais autant de responsabilité pour les générations futures.
L'art vit de la capacité de voir la structure du monde avec d'autres yeux et de la mesurer à nouveau.
C'est avec cette intention que Martin Steinert s'est penché sur l'avenir de la création. Dans un premier temps, il a créé des modèles en métal afin de donner une image aux questions urgentes. Ces maquettes seront présentées au site culturel de la chapelle de Wintringen à partir de l'hiver 2019.
Devant l'entrée murée de la façade intérieure droite, on peut voir des fragments d'un globe terrestre éclaté par une couronne d'épines. Un triptyque troublant composé de deux demi-coques flanquées de la couronne d'épines fait référence au « pire des cas », dans lequel les intérêts à court terme de la communauté mondiale actuelle laisseraient à leurs descendants une planète pillée et divisée.
En revanche, dans la niche de la porte murée de la sacristie, un globe terrestre reflète la vision d'une auto-mesure éthique et d'une réorientation de l'humanité, qui se fonde sur une cohabitation salutaire et interconnectée, qui provoque finalement une évolution culturelle. Ce processus de transformation curative rappelle de loin le processus de transformation dans la célébration de l'eucharistie catholique, qui a été célébrée pendant des siècles dans l'église médiévale : Une histoire de guérison. Dans le contexte religieux chrétien, cette [transformation] met en œuvre une nouvelle essentialité. Ce qui compte - l'« essentiel » - est transformé en une nouvelle réalité. C'est à cette transformation que veut faire allusion le cercle terrestre interconnecté et découvert du sculpteur.
Porteur du projet : junge bühne auersmacher Président/directeur artistique
Directeur des Passionsspiele Auersmacher : Josef Lang, junge-buehne@t-online.de, www.junge-buehne-auersmacher.de
Curateur : Peter Michael Lupp, responsable culturel de l'Association régionale de Sarrebruck, pm.lupp@web.de
Partenaires du projet : Regionalverband Saarbrücken, commune de Kleinblittersdorf, grande paroisse de Sarrebruck, Kirchenkreis Saar-West der Evangelischen Kirche im Rheinland, réserve de biosphère UNESCO de Bliesgau, la ferme de Wintringen, site culturel de la chapelle de Wintringen
Savoir + agir. Un art engagé inspire l'espace de vie.
Brèves biographies des artistes
Martin Steinert
1959 | Né à Sarrebruck |
1979-81 | Formation de sculpteur |
1981-85 | Études d'histoire de l'art, Université de Sarrebruck |
1984-87 | Visite guidée d'une galerie d'art contemporain, Sarrebruck |
Depuis 1988 | Sculpteur indépendant |
1999-2007 | Atelier dans l'ancienne chapelle, Sulzbach |
Depuis 2009 | Atelier au KuBa |
François Schwamborn
1986 | Né à Sarrebruck |
2014 | Diplôme dans la section Media Arts and Design à la HBK Saar |
Artiste de la lumière et de l'animation | |
Artiste indépendant et chargé de cours à la HBK Saar | |
2015-17 | Responsable du projet « Rotations ». |
Son travail artistique se concentre sur l'appareil perceptif de l'homme et ses limites.
www.francois-schwamborn.comLe pape François
Encyclique Laudato si' - Sur le souci de la maison commune
Extrait
...Si l'homme se déclare indépendant de la réalité et se pose en maître absolu, sa base existentielle elle-même s'effondre. Il n'y aura pas de nouvelle relation avec la nature sans un nouvel homme ...
14. J'invite instamment à un nouveau dialogue sur la manière dont nous construisons l'avenir de notre planète. Nous avons besoin d'un dialogue qui nous rassemble tous, car le défi de la situation environnementale que nous vivons et ses racines humaines nous intéressent et nous concernent tous. Le mouvement écologique mondial a déjà parcouru un long chemin riche en événements et a donné naissance à de nombreuses associations de citoyens qui servent à la sensibilisation. Malheureusement, de nombreux efforts pour trouver des solutions concrètes à la crise environnementale ont tendance à être vains, non seulement à cause du refus des pouvoirs en place, mais aussi à cause du manque d'intérêt des autres...
Les attitudes qui - même parmi les croyants - bloquent les voies de solution vont du déni du problème à l'indifférence, à la résignation confortable ou à la confiance aveugle dans les solutions techniques. Nous avons besoin d'une nouvelle solidarité universelle. Comme l'ont dit les évêques d'Afrique du Sud, « les talents et l'engagement de tous sont nécessaires pour réparer les dommages causés par l'abus humain de la création de Dieu ». Nous pouvons tous collaborer à la sauvegarde de la Création en tant qu'instruments de Dieu, chacun à partir de sa culture, de son expérience, de ses initiatives et de ses capacités...
Pour en savoir plus : www.dbk.de/themen/enzyklika-laudato-si/